BREAKING NEWS

! BREAKING NEWS ! Je quitte la Martinique à l'été 2022. N'hésitez pas à me solliciter pour programmer des rencontres dès la rentrée, je serai enchantée de vous retrouver !

mardi 11 décembre 2018

Tournée en Autriche

Cette année, j'ai eu la chance et l'honneur d'être l'auteure choisie pour le Prix de la critique des lycéens Autrichiens.  


Ce prix est organisé par l'Institut Français. Voici ce qu'ils en disent sur leur site : 

Pour la quatrième fois, l’Institut français d’Autriche propose le concours littéraire Prix de la critique des lycéens autrichiens, avec le soutien de ses partenaires : le Ministère fédéral de l’Education, de la Science et de la Recherche (BMBWF), l’éditeur Ernst Klett Sprachen Verlag et la société culturelle franco-autrichienne de Styrie. Les élèves vont pouvoir rencontrer un auteur francophone, découvrir son œuvre et se plonger dans la peau d’un critique littéraire !
Pour l’édition 2019, nous avons le plaisir d'inviter Annelise Heurtier dont les trois livres suivants seront soumis à la lecture critique des jeunes Autrichiens :
  • Envole-moi, Casterman, 2017
  • Le carnet rouge, Casterman 2017
  • Là où naissent les nuages, Casterman 2015
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A la mi-novembre, je suis donc partie pour une grande tournée d'une semaine en Autriche. 


Merci à Marie-Christine de l'Institut Français, qui a été mon "chauffeur" et accompagnatrice pour ces longues heures de voiture...Merci également à tous les professeurs pour leur dynamisme et leur envie de transmettre notre belle langue ! 


Petit retour en images sur cette semaine fatigante mais intense : 




Mon "hôtel" à Vienne : l'Ambassade de France ! 







 J'ai beaucoup aimé l'ambiance des lycées autrichiens, que les élèves s'approprient comme un "3° lieu". Exemple représentatif, ils ôtent leurs chaussures en entrant et portent des pantoufles, ou restent en chaussettes...Ce n'est pas grand chose, mais à l'inverse, je pense à toutes ces classes que j'ai visitées en France et dans lesquelles certains élèves s'assoient avec leur manteau et leur sac sur le dos...Cela ne traduit pas la même approche vis-à-vis de l'institution...









Il n'y a pas de cantine (puisque la plupart des cours finissent à 14h au plus tard), mais des snacks dans lesquels les élèves peuvent s'acheter ...des cochonneries. Pour le coup, c'est assez incompréhensible. 









Au CDI, on peut acheter des livres d'occasion !







Pour les devoirs et les travaux de groupe, on trouve des tas d'endroits sympas...Ici, une sorte de plate-forme ferme et moelleuse à la fois, sur laquelle on peut travailler vautré :-) Il parait que les élèves adorent. 








La beau toit-terrasse de la Fac de Salzbourg






Et enfin la foire de Vienne, juste avant de filer pour l'aéroport et découvrir que mon avion avait été supprimé. Heureusement, j'ai une attachée de presse fantastique qui m'a sauvée et permis de rentrer dans mes pénates. Merci Angèle ! 




samedi 8 décembre 2018

Fête du livre de Montbrison


Ce qu'il y a de très sympathique avec la Fête du livre de Montbrison, c'est qu'elle est entièrement organisée par des bénévoles. Et cela donne une patine très tendre à l’événement ! 

J'y ai passé deux très belles journées, et je suis heureuse d'y retourner au mois de janvier pour rencontrer d'autres classes. 

Merci à Marie-Claire, à Philippe et tous les bénévoles ! 

























vendredi 19 octobre 2018

Livres complices dans le pays de Montbéliard

Je viens de passer une semaine dans le pays de Montbéliard, grâce au formidable travail de l'ADEC (Association de Développement Culturel du pays de Montbéliard) qui chaque année, permet à plus de 150 classes de tous niveaux de recevoir un auteur ou un illustrateur. 



Première matinée avec les élèves du collège Anatole France de Bethoncourt, qui avaient lu le Carnet Rouge. Leur professeur leur avait proposé d'apporter un objet qui représentait leurs origines, ce fut un très beau moment d'échanges inter-culturels à travers la Turquie, le Maroc et autres pays de dattes et de miel :-) 






Je suis ensuite allée rendre visite aux élèves du collège Paul Langevin d'Etupes qui avaient lu Sweet Sixteen. Ils m'ont accueillie sur un plateau de radio ! Très pro ! Bravo aux deux classes et à leurs professeurs pour leur investissement. 











J'ai eu beaucoup de plaisir à retourner au lyxée Armand Peugeot, où j'ai retrouvé la formidable équipe Rachel Prost / Mme Le Ret, qui avaient proposé Refuges à leurs élèves de seconde. Comme l'année dernière, ils avaient réalisé des travaux variés et de grande qualité !












J'ai eu un petit coup de coeur pour les 6 élèves d'Aurore Morizot, Fanny Hermann et Amandine, au collège Jouffroy d'Abbans de Sochaux. Ce fut un très beau moment, très touchant. Merci +++ les garçons. 








J'ai également réalisé des rencontres en primaire. Je n'en fait pas souvent mais c'est toujours un bon moment (un peu plus bruyant^^). Ils avaient lu Paulette+Johnny, la série Charly Tempête ou encore Sidonie Quenouille. 


Plébiscite pour Paulette+Johnny ! 







Voilà, encore une belle semaine qui s'achève dans le pays de Montbéliard. Prochaine étape, dans la semaine du 5 novembre pour une tournée en Autriche ! 




lundi 24 septembre 2018

Première rencontre de la saison !


Me voici de nouveau sur les routes...ou plutôt sur les rails
(finalement je perpétue à ma manière la passion cheminote familiale...)



Vendredi, j'ai inauguré la saison 2018/2019 avec un déplacement au charmant collège de Bourg Argental, en plein milieu du parc régional du Pilat.





Un collège avec une équipe "agile" comme on dit dans notre start-up nation ^^, puisqu'il s'agissait en fait d'une rencontre programmée en juin mais annulée à cause des grèves...et qu'on a pu déplacer, bien qu'il s'agisse d'une autre année scolaire.








Bref, j'ai rencontré 3 classes de 3° qui avaient étudié le roman en 4°, donc. Et que de questions intéressantes et intéressées ! Un grand merci à tous les élèves et aux professeurs (je remercie Patricia pour sa sympathie et pour le taxi vers la gare...loin.....), j'espère que toute mon année sera à l'aune de cette première rencontre !








samedi 25 août 2018

Prix Garin des collèges

Cette année, j'ai eu la chance d'être sélectionnée au Prix Garin des Collèges de Chambéry, organisé par la fameuse librairie du même nom (Garin, pas Collèges...hu hu hu, quel humour dévastateur).

https://www.librairiegarin.fr/

5 livres étaient en compétition, dont mon Envole-Moi. Une vingtaine de collèges y ont participé, des classes de 4° et 3° en majorité.



La spécificité de ce prix est d'être organisé par une librairie, ce qui est finalement très rare. J'en profite pour remercier Céline et Daniel pour leur implication et toute l'organisation..et pour les féliciter de leurs très bons choix :-)

Le dernier jour, les élèves m'ont accueillie en chantant...Envole-Moi...C'était la première fois ! Un moment extra ! Merci !

Voici quelques photos de ce beau séjour...même si je n'ai pas gagné :-)






mardi 3 juillet 2018

La fille d'avril


Image associée

Il y a 51 ans, en 1967, Kathrine Switzer bravait les interdits de l'époque en s'inscrivant (avec seulement ses initiales et nom de famille) au Marathon de Boston, qui, comme toutes les autres épreuves de course à pied excédant 1500 m, étaient interdites aux femmes. 
Quand des membres de la fédération réalisèrent qu'une femme ( OMG, une FEMME !!! ) s'était introduite dans la course, ils se jetèrent sur elle pour l'empêcher de continuer, donnant lieu à une série de clichés devenus célèbres.


Cette histoire, pas si lointaine, date d'un temps où le corps médical assurait donc aux femmes que des poils leur pousseraient sur le corps si elles se mettaient à pratiquer ce genre d'activités considérées comme masculines - si tant est qu'elles en sortent vivantes, bien entendu.
Tout cela a inspiré un roman, qui sortira en septembre prochain chez Casterman !






Je n'y raconte pas la vie de Kathrine Switzer - que vous pouvez découvrir dans sa bio, Marathon Woman - mais celle d'une Catherine de mon invention, qui, en 1966, grandit un peu comme toutes les filles de son âge et de sa classe sociale, entre tâches ménagères, collège et absence quasi-totale de recours à l'information...
Pour ce roman, j'ai réalisé plusieurs mois de recherches documentaires, interwievé beaucoup de volontaires (merci), déniché et lu de la littérature....vintage. 







Je ne photographie pas toutes les pages de cet excellent manuel mais le coeur y est ^^






















Bref, toute cette période de recherches fut très enrichissante. Et j'en sors avec une idée plus forte que les autres, celle de l'impact hallucinant du progrès technologique et de l'accès à l'information sur le visage de l'adolescence...que cela soit positif ou négatif n'étant d'ailleurs pas forcément la question. 




Voici quelques extraits du roman, en attendant le 5 septembre !  

[...]

Suzanne haussa les épaules tandis que Marie reprit :
- Mon père dit que les filles ne sont pas faites pour ce genre de sport. Si tu cours trop longtemps, des poils vont te pousser partout sur le corps. Comme un homme. De la barbe aussi. Et de la moustache.
- Ha bon ? murmura Nicole. C’est atroce !
L’image s’imprima automatiquement sur ma rétine, comme si Marie avait appuyé sur le bouton de la télévision. Moi, en short blanc, couvertes de poils drus. Ou non, longs et soyeux.
- N’importe quoi ! m’écriai-je brusquement, comme si cet éclat de voix pouvait suffire à faire disparaitre la vision traumatique.
Marie me lança un étrange regard, très fugace, comme assorti d’un froncement de sourcils, mais à l’intérieur de la pupille.
Suzanne crut bon de me faire remarquer :
- Il est médecin, son père, quand même…
Je ne répondis rien, encore abasourdie. Est-ce que cela pouvait être vrai ? Y avait-il des femmes sur terre qui étaient devenues barbues parce qu’elles avaient trop couru ? Cela paraissait incroyable, je n’avais jamais rien entendu de pareil. Mais en même temps, comment remettre en cause la Science incarnée par le père de Marie ? Le mien n’était qu’ouvrier, alors par extension, j’avais forcément moins raison que lui.






[...]

- Qu’est- ce que c’est ? interrogea Madame Pichenaud tandis qu’elle le servait copieusement, trois épaisses tranches de rôti nappées de sauce luisante. 

- Le journal des derniers Jeux Olympiques  de 1964. Je garde tout, tu me le reproches assez. Eh bien voici la preuve s’il en faut que c’est très utile ! Cela permettra à Catherine de s’instruire. Et peut-être à toi aussi. 


Je lorgnai sur le fameux journal comme s’il s’agissait d’un trésor, d’une lettre d’amour, d’un billet pour les Etats-Unis. Les jeux Olympiques, bien sûr ! Nous en avions parlé en cours d’histoire ancienne. Par contre, je ne me souvenais pas qu’il y ait eu des Jeux en 1964. Mais en même temps, je n’étais pas sûre que j’aie pu en garder des souvenirs marquants. Mes parents n’avaient pas tellement le temps de s’intéresser au sport. 


- Voilà, les femmes peuvent parcourir… voyons… il tourna les feuillets encore et encore. 


Presqu’arrivé à cours de pages, il s’exclama brutalement, ce qui fit même sursauter le clown triste : 


- Ah, voilà ! 800 mètres. Et moins, bien sûr. D’ailleurs, avant les jeux de 1960, les femmes n’avaient le droit de courir que 100 mètres. 800 mètres, c’est une nouveauté, ma foi, mais je gage que cette fantaisie va vite être supprimée. Car voyez-vous, comme si cela avait besoin d’être prouvé, la moitié des concurrentes se sont effondrées à l’arrivée. Un spectacle bien navrant, à vrai dire. Oui, bien navrant.


Il hocha une tête oscillant entre dégoût et désolation. 


- Et les hommes ? hasardai-je. 


- Les hommes ? répéta-t-il, presque amusé. Et bien nous pouvons aller jusqu’au marathon, bien sûr ! Quarante deux kilomètres. 


Il se rengorgea, comme s’il avait la certitude de pouvoir s’inclure dans le « nous » dès le moment où il déciderait de troquer sa blouse contre un vêtement de sport. 
Quarante deux kilomètres… j’en restai admirative. Un homme pouvait donc courir une si longue distance ! Et tout cela parce qu’il n’avait pas d’utérus ?  Comme la nature était injuste !
Monsieur Pichenaud trancha sa viande et déclara allègrement : 


- De toute façon, je partage l’opinion de ce grand homme qu’était Pierre de Coubertin,  le créateur des Jeux Olympiques modernes, pour ainsi dire, ajouta-t-il à mon intention , le rôle des femmes doit se limiter à celui de couronner les vainqueurs. Et puis, même au-delà de ça… Il est vraiment très laid de voir une femme courir. Oui, très laid. 


Il nous sourit et empoigna ses couverts : 


- Sur ce, bon appétit, mes chères.











Et pour finir, un petit florilège de citations sur la course à pied....




On peut laver son corps, mais comment lave-t-on son esprit ? En transpirant !  Haile Gebreselassie 
Vous devez vous demander parfois ce que vous faites là-bas. Au fil des ans, je me suis donné mille raisons pour continuer à courir, mais ça revient toujours au point de départ. Ça se résume à l'auto-satisfaction et un sentiment d'accomplissement. »
Steve Prefontaine



«J'ai toujours aimé courir ... c'était quelque chose que je peux faire par moi-même, et sous mon propre pouvoir. Tu peux aller dans n'importe quelle direction, à la vitesse que tu souhaites, en luttant contre le vent si tu en as envie et à la recherche de nouveaux paysages uniquement sur la force de tes pieds et le courage de tes poumons. »
Jesse Owens

« En jogging, il n'y a pas d'importance si vous arrivez en premier, dans le milieu du peloton, ou en dernier. Vous pouvez dire : « J'ai fini. » Il y a beaucoup de satisfaction à cet égard. »
- Fred Lebow, cofondateur du marathon de New York


« La course est la plus grande métaphore de la vie, parce que vous en tirez ce dont vous en mettez. »
Oprah Winfrey


« Courser nous apprend à nous remettre en question. Ça nous apprend à nous repousser au-delà d’où nous pensions que nous pouvions aller. Ça nous aide à découvrir ce dont nous sommes faits. C'est ce que nous faisons. C'est ce dont il s'agit. »
PattiSue Plumer, Olympien américain


EDIT du 27/09/2018

A ma grande horreur, 
j'ai constatscared jim carrey GIFé dans plusieurs chroniques qu'une phrase du roman a été mal interprétée.
Cela me contrarie d'autant plus que cela véhicule une idée tout à fait opposée à celle qui était souhaitée... 
Bref, le passage en question se joue entre Izia, la jeune fille de 2019, qui taquine sa grand-mère Catherine avec un cliché souvent entendu : 
- Genre dans la salle des profs, t’étais la vieille féministe qui saoule tout le monde... - Ah non , celles-là, comment dire… il me semble que leur combat est plus motivé par de la rancoeur que par le désir de faire progresser le droit des femmes. 
En la relisant, je comprends maintenant pourquoi elle a pu être mal comprise... conduisant à un contresens quasiment total.
Ce que Catherine sous-entend, et que j'aurais sûrement dû préciser, mais il est vrai que pour moi c'était limpide, c'est que l'aigreur et la revanche ne font justement pas partie des attitudes féministes...Une vraie féministe prône simplement l'égalité hommes-femmes, et celles dont parle Izia, justement, n'en sont pas. 

Mais encore une fois, je comprends maintenant en quoi la formulation a pu conduire au contresens.