BREAKING NEWS

! BREAKING NEWS ! Je quitte la Martinique à l'été 2022. N'hésitez pas à me solliciter pour programmer des rencontres dès la rentrée, je serai enchantée de vous retrouver !

mercredi 28 mars 2018

PECO trip !

Dimanche 11 mars, je suis partie pour un trip dans les PECO,
comme on disait quand j'étais jeune et belle ...(pour ceux qui n'ont jamais été jeunes et beaux et qui par conséquent ignorent ce qu'est un PECO, il s'agit d'un Pays d'Europe Centrale et Orientale). 

Pour commencer, je suis allée en Bulgarie (qui n'est pas du tout vers les pays baltes comme je pensais) mais plutôt vers la Grèce, ce qui finalement m'arrangeait, surtout rapport aux températures. 



c'est loin en fait...



Varna ! BAPHA en alphabet cyrillique.
Une charmante station balnéaire au bord de la mer noire, avec du soleil ! Et 25 degrés...si. On a même déjeuné dans un adorable petit restaurant sur la plage.

Là : 

J'ai été accueillie par l'équipe de l'école française dans laquelle les élèves bénéficient d'une qualité d'enseignement incroyable. Ils sont rarement plus de 10 par classes, et en 3° (ou seconde, je ne sais plus), ils sont...4.
Bon, c'est sûr, par contre, pour le foot à la récré c'est un peu juste...




TROP mignonne cette école ! Une ambiance très familiale et même des casiers à l'entrée pour mettre ses chaussons...y compris pour les collégiens...l'avantage c'est que ça les oblige à changer de chaussettes. Je devrais soumettre l'idée à la maîtresse de mon fils. 




Et j'ai eu la chance de loger dans un hôtel où est passé....Richard Clederman (hu hu hu)

Le cadre parait très haut...les cadres s'accrochent-ils donc ainsi à la mode bulgare ?
En fait non, c'est moi qui suis petite. 



 Les élèves avaient lu mes romans Refuges et Sweet Sixteen et j'ai passé de très bons moments à leurs côtés, à répondre à leurs questions sur la genèse de ceux-ci ou le métier d'écrivain. Et je dois dire qu'ils ont un niveau supérieur aux classes que je rencontre en France. Les conditions d'apprentissage y sont peut-être pour quelque chose...ou alors les profs ? (j'ai bon Marie ? tu me réinvites ? )







Mardi soir, direction la Roumanie après une épopée de 4 heures en taxi, à 160 km à l'heure sur la voie de gauche et dans la nuit, avec un chauffeur bulgare au demeurant très sympathique mais qui avait déjà fait l'aller retour deux fois dans la journée...et disons qu'il avait l'air pressé de rentrer.


Vous avez compris : 




Mais par la grâce de je ne sais qui ou quoi, je suis arrivée entière à Bucarest. Il aurait été dommage de ne pas la visiter car c'est une ville étonnante, très composite ! 





Pendant 2 jours, je suis allée à la rencontre des classes de CM1 de l'école française Anna de Noailles. Un établissement immense avec une BCD trois fois plus grande que ma bibliothèque de quartier !





Ils avaient préparé de super travaux, j'ai même eu droit à une analyse très poussée basée sur mes albums :-) 








Un article est disponible sur le site de l'établissement






Jeudi, j'ai quitté la Roumanie et décollé pour Leipzig, où je devais me rendre pour la remise du Prix des lycéens allemands.



 Basé sur le modèle du Goncourt des lycéens, c'est un prix très renommé en Allemagne, dans le cadre duquel chaque land élit son juré, qui doit ensuite venir débattre avec les autres la veille de la remise. En décembre, j'avais d'ailleurs fait une "tournée" dans dix lycées à la rencontre des participants. 

C'est Xavier Laurent Petit qui remporte la gloire et les 5000 euros cette année, pour le superbe Fils de l'Ursari, paru à l'Ecole des Loisirs, et déjà couronné de nombreuses récompenses...



En + la couv est réussie




Le prix a été remis à la Foire du Livre de Leipzig, 







où se retrouvent également tous les fans de Cosplay 








On n'est pas mignons assis au premier rang comme à l'école ? 
XLPetit, Anne Loyer, Annelise Heurtier (c'est moi, pour ceux qui seraient arrivés sur cette page en tapant "risques mortalité taxis bulgarie"), Coline Pierré et Martin Page




Bref, la semaine a été intense (je vous passe les péripéties du retour à cause d'une tempête de neige à Leipzig bloquant tous les trains) et j'ai été heureuse de rentrer dans mes pénates même pour quelques jours seulement (quoiqu'une demi-journée de devoirs avec un enfant qui aime autant les fractions que changer de chaussettes donne envie de retourner illico en Roumanie). Ensuite je suis repartie pour Livre Paris puis la Vendée où je suis actuellement, sous la pluie ! 


Merci à tous celles et ceux qui m'ont si bien accueillie, à Varna, à Bucarest ou à Leipzig. 

mercredi 21 mars 2018

Refuges sort en poche


Aujourd'hui 21 mars, 3 ans après sa sortie, Refuges (Casterman) est disponible en poche ! 
Je suis heureuse du succès que rencontre ce roman, les dialogues et les débats qu'il suscite dans les classes qui l'étudient. 

L'action commence par la conscience. C'était le seul objectif que je m'étais fixée, à une époque où le traitement médiatique de la "crise des migrants" était surtout statistique. Dire, informer, montrer leur réalité, les raisons pour lesquelles ces gens fuient leur pays, pays dans lequel on aurait pu naître si on n'avait pas été plus chanceux qu'eux au loto de la géographie. Je ne regrette aucune seconde des longs mois que j'ai passés à me documenter sur le sujet. 

Alors bien sûr qu'on ne va pas aller renverser un dictateur érythréen avec nos petits bras, pas plus qu'on ne va sauver de la noyade toutes ces familles ou leur offrir à tous et toutes un toit et un travail. Mais ce n'est pas parce qu'on ne peut pas tout faire qu'on ne peut rien faire, comme le comprend Mila dans ce roman. Et peut-être que ma manière à moi de me sentir utile était d'écrire à ce sujet. Ce qu'elle réalise aussi, en le transposant à sa situation personnelle, c'est que la seule manière de construire est de "Faire avec l’existant. Même avec le pourri, le moche, l’injuste. Même avec la mort, la maladie, la déception, l'absence. " 
Ce n'est pas toujours facile, mais on n'a pas vraiment le choix. 








    [...]
    La construction et l'écriture remarquables de ce roman apportent incontestablement une profondeur et une réflexion : huit voix d'adolescents d’Érythrée se mêlent au récit. Avec leurs rêves, leur parcours, leurs désillusions, leur espoir fou de rejoindre l'Europe. Une obsession. Le lecteur est happé de l'intérieur. Et c'est terrible. On a la gorge serrée de tant d'horreurs subies.

    Le tour de force de l'auteure est de ne pas pour autant minimiser le drame que traverse Mila. Au contraire. On est tous nés quelque part...On ne maîtrise pas cela. Chacun mène sa barque comme il peut. Au bout du chemin, il devrait toujours y avoir une main tendue pour aider celle ou celui qui en a besoin. Être humain, c'est d'abord cela...
    [...]http://www.melimelodelivres.fr/

      La revue de presse complète est ici 





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      - Il est de quelle couleur, ton T-shirt ?
      Melaota ne répond pas.
      - Il est de quelle couleur, bordel ?
      Meron la secoue comme un dattier. Meloata se laisse faire, on dirait une poupée, les yeux dans le vague de la nuit qui nous engourdit.
      Il fait si froid. Je n’ai jamais connu cette sensation dans mon pays. Des rivières glacées se figent doucement à l’intérieur de mes veines.
      Hier, Gebriel a bu de l’eau de mer. Il dit qu’on peut tenir encore longtemps, avec ça. Moi, j’ai failli gerber. J’ai jamais rien goûté de pareil.
      Si on avait pris un chalutier, on aurait eu la place d’emmener des poules. Leur sang aurait étanché nos soifs. Leur chair aurait calmé les spasmes de nos estomacs.
      Amanuel et Saafiya ne se quittent plus. Pelotonnés l’un contre l’autre, on dirait qu’ils n’ont jamais eu autant besoin l’un de l’autre. Moi aussi, j’ai envie de sentir la chaleur d’un corps. Moi aussi, j’ai besoin qu’on me touche.
      J’en crève, en fait. J’en crève. Et la mer qui continue de ricaner. 
      De temps à autres, Pietros jaillit de son silence. Il nous mitraille de « si » qui n’ont ni queue ni tête :  
      « Si on avait pris un avion, plutôt qu’un zodiac ? Ils naviguent plus vite, les avions, parce qu’ils n’ont pas d’ancre. Surtout les rouges. Les rouges, c’est les plus rapides, ils ont un gyrophare.
      Si on avait encore des pièces, pour la cabine téléphonique ? On appellerait un taxi.
      Si un ange nous apercevait et nous balançait des billets, des boulettes de viande, des passeports, des cierges, des pulls secs, du sirop d’hibiscus … ?
      Si on apercevait la Tour Eiffel ? Il parait qu’à Paris, on asperge les rues de parfum.
      Si on était né ailleurs ? »
      Et puis il retombe dans sa prostration hallucinée. Il se balance d’avant en arrière, comme pour se bercer lui-même. Comme Senay, le vieux soldat qui vivait à la sortie du village. Il avait perdu ses deux bras pendant la guerre d’Indépendance et le reste de ses dents après. Les gamins faisaient toujours un détour pour ne pas passer devant sa hutte.

      Gebriel souffle que chez lui, lorsqu’un enfant vient au monde, il est béni deux fois : une fois pour qu’il vive longtemps, une fois pour qu’il ait la chance d’aller en Europe.







      vendredi 2 mars 2018

      Les artistes de Belfort



      Au lycée Follereau de Belfort, il y a des artistes !
      Les croquis sont d'Elora, à propos de mon roman Sweet Sixteen..bravo à elle ! 











      Trois élèves ont également lu leur nouvelle sur le thème des réfugiés, qui a été sélectionnée dans le concours de nouvelles organisé par Amnesty International.






      Et comme d'habitude à Follereau, les élèves avaient bien bossé pour préparer ma venue !
      Merci aux professeurs !