Je vous avais dit que j'avais reçu un mail encourageant de G*** à propos de mon roman "Ne dis rien si tu m'aimes"...Et bien après avoir laissé reposer leurs commentaires, j'ai ré-empoigné mon texte et me suis remise au boulot.
Au total, ça fera bientôt un an que je suis dessus (sigh!). Le texte initial et celui d'aujourd'hui n'ont plus grand chose à voir ! En tous cas si ça marche pas, je rends mon tablier ! Ou je m'auto-édite ! (ha non quand même, faut pas exagérer, plutôt saigner le chat que m'auto-éditer).
Alors, suivant leurs précieux conseils, j'ai ajouté pas mal de choses, notamment pour expliquer le pourquoi du comment sur cette fameuse Chine qui ne va pas fort fort. Mon Timothée est aussi devenu amateur de haîku, en plus des BD et du programme télé. Ben si justement, c'est possible, et c'est ça qui est bien.
Bon, allez, je vous livre un chapitre que j'y ai rajouté.
7.
Dans le garage de Victor, la musique était si forte qu’elle me faisait vibrer le cœur. J’ai hurlé dans l’oreille de Chine :
- Tu viens, on sort ?
Chine a hoché la tête. On a zigzagué entre les filles qui dansaient, on est passé devant un groupe de garçons qui riaient puis devant Mathieu qui m’a tapé l’épaule en souriant.
On s’est glissé à l’extérieur. Il pleuvait. On s’est assis dans un coin du balcon, elle avec sa jupe rouge et moi avec mon kimono blanc. On a regardé la pluie tomber sans rien dire, juste en se donnant la main. Ça sentait l’herbe mouillée. Il ne me manquait tellement rien, j’étais si bien avec elle, alors que la musique criait dans le garage, que sans réfléchir, j’ai chuchoté :
Le monde
est devenu
un cerisier en fleurs
C’était la première fois que je récitais un haïku devant quelqu’un d’autre que mon reflet dans le miroir. Même ma mère, je ne lui en ai jamais parlé, comme si ça me gênait, comme si ça pouvait lui permettre de voir à l’intérieur de moi. Mais avec Chine, en ce moment et à cet endroit, je me sentais si bien que ça m’a paru évident.
Elle m’a regardé, toute étonnée.
- C’est beau, elle a dit après quelques secondes.
Puis elle a ajouté :
- Qu’est ce que c’est ?
Alors je lui ai expliqué. Les haïkus, le moment ordinairement extraordinaire, le 5-7-5, le temps, les sentiments, tout. Je ne pouvais plus m’arrêter de parler, j’aurais pu continuer pendant des heures.
- C’est toi qui l’as écrit ?
- Celui-là, non. Il est de Ryokan, un poète japonais.
J’ai hésité puis ai ajouté :
- Mais j’en ai…écrit, enfin, j’essaie.
- C’est vrai ? Tu me les feras lire ?
Ses yeux étaient grands ouverts. Je crois que c’est la première fois qu’elle avait l’air épatée par quelque chose qui venait de moi. Je lui ai dit :
- Oui, je crois que ça me plairais que tu les voies. En fait, tu es la première…enfin, je n’en avais jamais parlé à personne, quoi.
Elle m’a embrassé. Longtemps.
- Merci.
On s’est remis à regarder la pluie tomber. Mais elle avait l’air un peu gênée. Au bout de quelques minutes, elle a murmuré :
- Je n’ai jamais habité en Afrique, en fait.
Je n’ai pas bougé. Je fixais droit devant moi, il y avait toujours autant de gouttes qui tombaient sur l’allée, mais d’un coup, elles me parurent froides et sans intérêt.
- Timothée ?
J’ai inspiré un bon coup :
- Pourquoi tu me dis ça, maintenant ?
Je lui en voulais, c’était la deuxième fois qu’elle gâchait tout, alors que tout paraissait si parfait, comme mon petit frère qui sans prévenir, démolit le château de cartes que je viens de passer un quart d’heure à lui fabriquer.
Chine avait les yeux rivés sur ses genoux.
- Tes haïkus. Tu m'as dit des choses dont tu n'as jamais parlé à personne et qui n'étaient qu'à toi.
J’ai répondu d’une voix plus dure que je ne l’aurais voulu :
- Tes parents, l’Afrique…. T’en as encore inventé beaucoup, des trucs comme ça ?
- Non. C’est tout.
Je me suis levé pour retourner dans le garage, elle m’a imité.
- Alors pourquoi tu m'as fait croire ça ?
Elle a levé son visage vers moi.
- Je sais pas. Pour me rendre intéressante, j’imagine ?
Elle était si belle, avec ses yeux sombres et ses cheveux liquides, que ça m’a pincé l’estomac. Ma colère est tombée illico. J’ai soupiré :
- Ben c’était vraiment pas la peine, tu vois.
J’ai pensé « tu es tellement l'inverse de moi ».
Bon sinon, je reviens bientôt pour vous raconter ma semaine bien chargée de rencontres, entre un atelier d'écriture et une rencontre sympathique d'élèves ayant vraiment bien bossé sur les Etranges Disparitions !
Et pour finir, j'ajoute que comme toute la famille, je n'aime plus le 1° mai. Et que le ciel de celui de cette année pleure autant que celui de l'année dernière.
4 commentaires:
C'est bien.
J'aime bien.
Vraiment.
Et ne fais rien à ce pauvre chat! Ca va marcher : j'y crois moi. Continue, ne lache rien!
Un grand Bravo et une grosse bise!
t'es gentille ma Sardine !!
j'aimais déjà la première version, mais je suis pas Monsieur Gallimard, hein, ça se saurait ! Et là, j'ai envie d'en savoir plus ! Hauts les coeurs ! Et aussi, du courage pour ta tristesse du 1er mai, dont j'ignore tout mais qui me touche.
Oui, c'est bien. Le ton, ce qui se dit, la relation entre eux, il me semble que ça fonctionne très bien (peut-être mieux même que ds ce que tu nous avais donné à lire)alors continue, et be happy !
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