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mercredi 23 avril 2008

Tu seras pirate, mon fils !

"Tu seras pirate, mon fils" est un roman qui paraitra en fin d'année 2008 aux éditions Rouge Safran.
Quand un pirate, après 16 filles, donne enfin naissance à un garçon, comment croyez-vous qu'il réagisse ?
Il tombe dans les pommes de bonheur et fait le serment (complètement pompette, mais devant une ribambelle de témoins) qu'il fera de son rejeton le plus grand pirate de tous les temps.
Sauf que....le rejeton en question, lui, n'a pas du tout, mais pas du tout envie d'être pirate. Ce qu'il veut, lui, c'est....devenir marin !


Voici le 2° chapitre : Archibald le pirate entraine son fils à devenir un grand pirate...

Pendant les dix-huit années qui suivirent, Archibald s’efforça donc d’apprendre les ficelles du métier à son rejeton. Car si son destin était de devenir le père du plus célèbre et du plus redouté des pirates du monde entier, il n’était pas question de lambiner : tous les secrets de la Grande Piraterie devaient être transmis à son petit !

Il s’agissait d’abord de lui donner l’allure d’un filou, d’un bandit des mers, d’un détrousseur de navires. Et selon Archibald, il n’était jamais trop tôt pour apprendre à devenir un vrai pirate ! Ainsi, le petit Flibuste n’était pas encore sorti de son berceau qu’Archibald lui avait déjà collé deux anneaux d’or à chacune des oreilles et un bandeau noir sur l’œil droit. Ou sur l’œil gauche. De toute façon, ça n’avait pas d’importance, c’était juste une question de style (car, bien entendu, aucun pirate n’attendait jamais d’avoir perdu un œil pour porter un bandeau).
Dès le plus jeune âge, Archibald l’entraîna à rire comme un corsaire, très fort et la bouche grande ouverte.
- Flibuste, nom d’un pirate de carnaval, ouvre plus grand la bouche, on ne voit pas toutes tes dents !
Il lui apprit aussi à marcher avec une jambe de bois (selon Archibald, c’était très chic, pour un pirate, et il espérait secrètement que son fiston en aurait une un jour, une vraie !).
Pour son 5° anniversaire, il lui offrit un perroquet, un superbe volatile turquoise, rouge et vert qui possédait déjà un sacré vocabulaire de corsaire.
Flibuste dut aussi s’exercer à dessiner et à coudre de belles têtes de mort sur les drapeaux, à hurler « à l’abordage » ou « vos cargaisons, et que ça saute ! » en n’importe quelle langue, à se balancer au bout d’une corde pour accoster avec classe et légèreté et à nager aussi rapidement qu’un espadon, même avec de grandes bottes aux pieds.
Archibald lui apprit également à naviguer avec n’importe quel bateau, sur toutes les mers et quel que soit le temps. Il lui expliqua comment éviter les courants dangereux, sentir la venue des tempêtes ou prévoir le sens du vent. Il lui apprit à utiliser la boussole, le sextant ou l’astrolabe, mais aussi à s’orienter simplement, grâce aux étoiles.
Il lui enseigna l’art et la manière de diriger un équipage : comment faire en sorte que ses hommes restent loyaux et fidèles, comment calmer les esprits en cas de famine à bord ou re-motiver les cœurs lorsque le sort se montrait trop dur avec l’équipage. Il lui prodigua mille conseils pour organiser au mieux la vie sur le navire, afin que chaque tâche soit effectuée en temps et en heure, pour qu’à tout instant du jour et de la nuit, ses hommes sachent ce qu’ils avaient à faire. C’était la seule manière de garantir que les voiles restent en bon état, que le pont soit toujours propre ou que les stocks de vivres et de munitions soient toujours suffisant.. .enfin, à peu près.
Très superstitieux, il lui révéla aussi tous ses secrets pour éloigner le mauvais sort. Flibuste apprit ainsi qu’il ne fallait jamais siffler sur un bateau (interdiction valable pour tous, sauf le cuisinier, qui, au moins, tant qu’il sifflait, ne pouvait pas s’empiffrer) ou qu’il était d’usage de jeter une pièce par dessus bord avant d’appareiller pour une nouvelle expédition.
Il lui montra comment repérer, d’un seul coup d’œil, les bateaux à attaquer et les meilleures combines pour les surprendre. Enfin, il lui répéta qu’il fallait toujours, toujours descendre dans les cales des bateaux pour vérifier s’il n’y avait pas d’esclaves à libérer. Car tout pirate qu’il était, s’il y avait une chose qui lui donnait de l’urticaire, c’était bien ces gros capitaines bedonnants qui emmenaient des esclaves vers le Nouveau Monde. Avec ceux-là, Archibald n’avait aucune pitié : il dévalisait tant et si bien le bateau que l’infortuné capitaine n’avait plus qu’à repartir d’où il venait, nu comme un ver et sans autre compagnie que les rats de son navire…ainsi que tous ceux que lui avait refilés Archibald, toujours prêt à faire plaisir en laissant un petit souvenir de son passage !

Ainsi, en dix-huit ans, Flibuste avait tant appris qu’il aurait pu devenir le plus grand pirate de tous les temps.
Le problème, c’est qu’il n’en avait pas du tout envie.

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