BREAKING NEWS

! BREAKING NEWS ! Je quitte la Martinique à l'été 2022. N'hésitez pas à me solliciter pour programmer des rencontres dès la rentrée, je serai enchantée de vous retrouver !
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samedi 11 juin 2022

Own-voice

Depuis quelques années, certains.nes sont d'avis qu'on ne devrait pas écrire sur des sujets pour lesquels on n'est pas concerné. C'est un débat que je trouve intéressant, car il nous fait osciller entre le " qui suis-je pour me mettre à la place d'un autre" et le " l'empathie ne nous le permet-elle pas ?".
Personnellement, je suis ouverte à toutes les discussions, tant qu'elles se font dans le respect et l'ouverture à l'autre (c'est l'histoire du 6 et du 9, voir ci-dessous) et j'aime à penser qu'on s'enrichit toujours à entendre des points de vue différents des nôtres. 

Pour ma part (mon avis est peut-être naïf ou simpliste, je ne prétends pas du tout le contraire), je me dis qu'on peut, effectivement, ne pas être "concerné" de par son ethnie/ culture...mais qu'on peut l'être en tant qu'être humain. 
C'est la raison pour laquelle je crois qu'il y a de la place pour tout le monde.
C'est aussi la raison pour laquelle j'aime tant écrire sur des cultures et époques différentes, qu'il s'agisse de m'indigner contre des injustices, des inégalités, ou de mettre en lumière des richesses et des modes de pensée desquels on a tous à apprendre.
Evidemment, l'angle et le prisme retenus sont importants. D'ailleurs, dans mes romans, lesdites cultures ne sont pas le sujet central, mais le décorum d'un sujet plus universel. 
En tous cas, à
chaque fois que je m'y attelle, c'est un énorme travail de documentation et de mise à nu de soi pour tenter de revêtir l'habit de l'autre, avec respect, honnêteté, humilité. Et si par malheur je le fais mal, c'est à moi que je fais du tort.

Dans ce cadre, je vais vous raconter une petite histoire à propos de Sweet Sixteen, un roman qui n'est donc pas "own voice", puisque j'y raconte l'histoire des neuf premiers étudiants noirs qui sont entrés dans un lycée de blancs, dans les années 50 aux EU (quoique...il est aussi question de blancs dans ce roman, si tant est qu'on peut se sentir légitime ou non par la seule couleur de sa peau). 
Il s'agit d'un roman qui est très souvent étudié en classe de collège et pour lequel je fais beaucoup de rencontres scolaires, 10 ans après.
L'une d'entre elles a été fondamentale dans mon parcours d'autrice.
C'était il y a 6 ou 7 ans, dans l'ouest de la France.
A la fin de la séance, une jeune fille a demandé à prendre la parole. Devant une soixantaine d'élèves (et on sait combien le regard de l'autre peut être pesant à cet âge là), elle a expliqué que toute sa famille était raciste, et qu'elle, élevée dans ce contexte, ne s'était jamais vraiment interrogée sur ses propres croyances. Elle aussi s'imaginait donc raciste, depuis 13 ans. 
Jusqu'à ce qu'elle se retrouve avec Sweet Sixteen entre les mains, lecture imposée par sa professeure de français.
Je n'oublierai jamais les paroles de cette jeune fille. 
" Grâce à vous, madame, et à votre livre, j'ai l'impression d'avoir ouvert les yeux. Maintenant je sais que je ne serai plus jamais raciste, de toute ma vie".
C'est un souvenir que je chéris et que j'aime à ressortir de temps en temps, quand je doute ou quand je suis agressée sur le choix de mes sujets. Parce que si mon travail n'a servi qu'à une chose, à faire grandir une seule personne, alors je me dis qu'il n'est pas tout à fait illégitime. Et que quand il s'agit d'aller vers davantage d'humanité, on est tous concernés. 










 




Je finirai en citant Alain Mabanckou "Quand on ne regarde le monde que par le prisme de la politique identitaire, on est entré dans un espace qui est le contraire de la littérature.”




mardi 14 avril 2015

Aujourd'hui dans votre librairie préférée

Voilà ! Aujourd'hui 15 avril sort en librairies Refuges, mon dernier roman "ados et +", publié aux éditions Casterman. 





Il revient sur le destin peu médiatisé des Érythréens qui fuient la dictature de leur pays et qui tentent de venir vivre en Europe, via Lampedusa : une entreprise désespérée et cauchemardesque à travers le Soudan, la Libye, entre tortures, rafles des bédouins qui les tuent pour revendre leurs organes, enfermement...

Si le sujet vous intéresse, Causette a publié un long dossier dans l'un des ses derniers numéros. 



Causette Février 2015 (merci Astrid !)



J'ai travaillé pendant de nombreux mois avant de commencer à écrire ce texte, en me documentant via des reportages de journalistes, des rapports d'ONG du monde entier ou d'autres associations visant à aider les migrants. 
Peut-être que ce roman permettra de considérer d'un œil différent ces milliers de clandestins qui frappent aux portes de l'Europe. Derrière l'anonymat, la catégorisation effectuée par les médias se cachent autant d'histoires individuelles, jeunesses fracassées, espoirs immenses.


Voici la présentation de l'éditeur : 


Eté 2006. À l’occasion des grandes vacances, Milla, jeune italienne de 17 ans, revient avec ses parents sur l’île de Lampedusa, dans la grande maison familiale un peu défraîchie où elle n’est plus revenue depuis ses dix ans. L’ambiance est pesante, hantée par le souvenir obsédant du petit frère de Milla, Manuele, emporté par la maladie alors qu’il n’avait que quelques mois. Pourtant Milla parvient peu à peu à retrouver de l’allant, grâce aux décors enchanteurs de l’île et à la présence réconfortante de Paola, une étudiante rayonnante un peu plus âgée qu’elle, qui l’a prise sous son aile. Lampedusa, que l’on surnomme « l’île du Salut », démontre une fois de plus les vertus bénéfiques de ses atmosphères paradisiaques. Mais du paradis à l’enfer, tout n’est peut-être qu’affaire de perspective. Car à quelques kilomètres seulement, c’est un tout autre drame qui se joue : entassés dans un zodiac misérable, fugitifs de leur propre pays après avoir risqué mille morts et enduré mille souffrances, une demi-douzaine de jeunes Erythréens dont les voix et les souvenirs ponctuent l’histoire de Milla jouent leur existence sur une mer déchainée… Une fois encore très inspirée, Annelise Heurtier signe un roman puissant, qui parvient à donner du drame des immigrants clandestins une vision intime et profondément humaine.


Certains chroniqueurs ont lu Refuges en avant-première et ont délivré leur avis sur leur blog, voici ce qu'ils en disent. 



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Annelise Heurtier creuse depuis quelque années un sillon à part dans la littérature jeunesse. Un chemin suivi avec bonheur par ses lecteurs, qui gardent en eux les petits graines semées de-ci de-là par une auteure qui engage. 
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Un roman magnifiquement écrit, qu'on ne lâche plus, sur un sujet d'actualité, comme souvent avec Annelise Heurtier. On se laisse porter facilement par la poésie de Lampedusa, on est tenu en haleine par les voix des migrants et horrifié par leur condition. Une lecture où l'on ne s'ennuie pas une minute et où l'on finit outré par la loi votée par le gouvernement Berlusconi de l'époque. Heureusement, un livre qui porte l'espoir dans les dernières pages.
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Difficile de reposer ce livre une fois commencé.
AnneLise Heurtier signe encore une fois un roman jeunesse bien singulier. Loin de toute mièvrerie, elle s'engage en poussant (à) la réflexion.
Beau, hypnotisant, fascinant et très émouvant, ce titre emporte le lecteur avec une puissance telle que l'histoire se grave profondément, durablement...

De la très belle littérature jeunesse! Dure... sublime!
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J'ai ouvert ce livre et n'ai pu le reposer, la gorge serrée. Annelise Heurtier signe un roman puissant que j'ai refermé avec une profonde émotion doublée d'une grande admiration pour la richesse stylistique et la sensibilité accordée au drame de l'immigration clandestine.
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Comme à son habitude, Annelise Heurtier nous propose l'histoire d'une jeune européenne à problème et la compare à celles d'adolescents d'ailleurs. Sans porter de jugement, elle pousse le lecteur à relativiser ses petits malheurs en le confrontant aux vrais problèmes du monde. Elle ne force pas le trait, elle nous présente la vie telle qu'elle est, dans un récit subtil, émouvant et fort. Son écriture très visuelle nous permet d'imaginer avec précision tant la splendeur des paysages décrits par Mila que la misère des conditions de vie des jeunes Erythréens. Loin de pousser à la culpabilité, l'auteure suscite cependant l'émotion et la réflexion à travers un récit réaliste et juste.





[...]
La construction et l'écriture remarquables de ce roman apportent incontestablement une profondeur et une réflexion : huit voix d'adolescents d’Érythrée se mêlent au récit. Avec leurs rêves, leur parcours, leurs désillusions, leur espoir fou de rejoindre l'Europe. Une obsession. Le lecteur est happé de l'intérieur. Et c'est terrible. On a la gorge serrée de tant d'horreurs subies.

Le tour de force de l'auteure est de ne pas pour autant minimiser le drame que traverse Mila. Au contraire. On est tous nés quelque part...On ne maîtrise pas cela. Chacun mène sa barque comme il peut. Au bout du chemin, il devrait toujours y avoir une main tendue pour aider celle ou celui qui en a besoin. Être humain, c'est d'abord cela...
[...]




La suite de la revue de presse est ici ! 
http://histoiresdelison.blogspot.com/p/refuges.html



samedi 21 septembre 2013

Interview

Il y a quelques semaines, j'ai été interviewée par la très sympathique Clémentine, qui s'occupe d'un blog littéraire (très sympathique aussi): http://deslivresetvous.eu/

Si vous vous fichez de mes réponses comme de votre premier coton-tige, vous pouvez toujours lire celles des autres auteurs qui, comme moi, sont passés sur le grill : Marie-Aude Murail, Benoit Séverac, Eric Boisset, Yael Hassan, Arthur Tenor, Fred Paronuzzi et d'autres encores !
La rubrique Paroles d'écrivains, c'est ici 



Des livres et vous : "Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture ? Que faisiez-vous avant d’être écrivain ?"
- C’est certainement la lecture qui m’a donné le goût des mots. J’ai toujours adoré lire, depuis toute petite. J’aimais déjà écrire également, je crois que j’étais bien la seule de ma classe à attendre le jour des rédactions (à l’époque des dinosaures on ne se faisait pas taper dessus quand on était bon élève)… Pour autant, jamais je n’ai pensé à « passer de l’autre côté » et à devenir moi-même écrivain. Dans ma tête, les auteurs vivaient sur de lointaines planètes… J’ai donc entamé des études plutôt sérieuses, pas vraiment créatives : un bac S suivi d’une prépa HEC et une école de commerce. J’ai commencé à travailler dans le marketing, la communication avant de devenir responsable d’un centre de formation pour chefs d’entreprises. Le déclic est arrivé il y a une dizaine d’années, grâce à mon ami qui est tombé, par hasard, sur une histoire que j’avais écrite pour une petite nièce. Je le revois me dire, étonné : « Tu devrais écrire des bouquins pour les enfants… ». J’ai éclaté de rire. Mais c’est ainsi que cela a commencé ! Pendant dix ans, j’ai donc mené de front l’écriture et le travail…et les maternités (enfin, 2 seulement, n’exagérons rien).  En 2011, nous avons emménagé à Tahiti et j’ai profité de ce changement de décor pour faire une pause dans ma « carrière » professionnelle : pendant le temps que durera cette expatriation, j’ai décidé de me consacrer uniquement à l’écriture.  De toute façon, je crois que je n’aurais pas pu faire autrement, car le marché de l’emploi local n’est pas très porteur en ce moment.  


Des livres et vous : "Quels genres aimez-vous lire ?"
-  Je lisais beaucoup plus quand je n’avais pas d’enfants… Là, ils sont encore petits et mes lectures les plus fréquentes sont celles que je leur lis ou les notices des médicaments (en vrai, même pas, je tourne à l’homéopathie). Sinon, je n’ai pas de penchants très particuliers. Quand je peux, je lis un peu de tout, à part les romans fantasy, les mangas et la chick-lit.  

Des livres et vous : "En tant que lecteur, quel roman a marqué votre adolescence ? Quel roman jeunesse conseilleriez-vous aux internautes ?"
 -  Quand j’étais ado, j’avais fait du Parfum  (de Süskind) mon « livre annuel ». Je le lisais une fois par an, j’ai fait cela de 11 à 17 ans environ.  Je cite celui là mais il y en a beaucoup d’autres qui m’ont marquée, ne serait-ce que la saga des Rougon- Macquart (enfin ceux là je ne les relisais pas tous les ans, j’avais aussi des trucs d’ados à faire, quand même).

                             

Des livres et vous : "Vos livres sont-ils tous destinés à un public d’adolescents ? Pourquoi vous adresser à ce type de public ?"
 Non, pas spécialement aux adolescents. J’écris aussi pour les plus petits, à partir de 6 ans. Je ne choisis pas vraiment la tranche d’âge…disons qu’elle s’impose toute seule à chaque nouveau texte. Je suis bien incapable de dire pourquoi, par exemple, je n’écris pas pour des adultes. C’est d’ailleurs une question qui m’agace au plus haut point, comme si la littérature de jeunesse était une sous-littérature. Est-ce qu’on dit à un pédiatre (avec cet espèce d’air entendu qui va avec) : bon alors, quand est-ce que tu te mets à soigner les adultes ?   


Des livres et vous : "Quelles difficultés rencontrez-vous dans la rédaction d’un roman ? Combien de temps mettez-vous entre la naissance d’un roman et son point final ?"
 - En ce qui me concerne, les difficultés se trouvent surtout au niveau du scénario. La phase d’écriture en elle-même est plus facile, c’est elle que j’attends, qui me procure plaisir et satisfaction.   Le temps que je passe sur un livre est assez variable. Il peut aller de deux jours (pour un album par exemple) à plus d’une année, notamment quand il y a un important travail de recherche préalable, comme cela a été le cas pour Le carnet rougeSweet sixteen ou Là où naissent les nuages (roman ado à paraitre l’année prochaine également, j’en profite pour faire ma promo). 

Des livres et vous : "Où et quand écrivez-vous généralement ?"
Ma réponse aurait été différente il y a quelques années ! Sachant que je ne « travaille » plus et que j’ai deux enfants avec qui je passe beaucoup de temps, j’écris la journée, quand ils sont à la crèche et à l’école. Il n’y a pas que de l’écriture, mais aussi des corrections, des demandes d’interview, des recherches d’éditeurs, de la communication, de la « promo »…et bien sûr de documentation quand le roman l’exige.  Quant au lieu…j’habite à Tahiti, alors j’écris face au lagon scintillant, les pieds dans le sable blanc, une coco fraiche à côté de ma chaise longue…(non c’est pas vrai, ça c’était juste pour faire ma crâneuse. J’écris dans mon bureau, qui n’a aucune vue…à part le linge qui sèche, dans l’arrière cour.)

Des livres et vous : "Comment vous sentez-vous lors de la publication d’un livre ?"
 - Heureuse :)

Des livres et vous : "Des infos sur votre prochain roman ?"
 - Pour le prochain roman ados, je suis partie à Oulan-Bator. Enfin, virtuellement, car je n’y ai jamais mis les pieds…d’où le gros travail de recherches en amont. D’ici là, il y aura également deux albums « à message » et deux petits romans rigolos, qui inaugurent une nouvelle série chez Casterman, «  Charly Tempête » (6-9 ans). 


mercredi 1 mai 2013

mardi 2 avril 2013

Sweet Sixteen

Voilà ! Aujourd'hui, à l'heure du premier thé (ou du chant du coq, de la cigarette, du sein à donner, de la série d'abdominaux, des baies de goji, de la relecture de votre passage préféré de la Critique de la raison dialectique, du petit verre de Château Yquem, du caniche ou de la poubelle à sortir, je ne sais pas comment vous commencez votre journée) vous avez le droit de vous précipiter fougueusement dans votre librairie comme d'autres se ruent sur les écrans plats en promo chez Carrefour le premier jour des soldes....pour vous procurer Sweet Sixteen, mon dernier chef d'oeuvre (oh ça va, humour) ouvrage qui vient de paraître chez Casterman dans la collection Grands Formats. 


223 pages pour 12 euros ça fait moins de 0, 05 centime la page de lecture.Alors.
En plus la couverture est réussie, vous pouvez même l'encadrer au dessus de votre canapé. Elle est noire et blanc, ça va avec tout. 

J'en ai déjà parlé sur ce blog, vous savez donc déjà qu'il s'agit d'un roman qui s'inspire de l'histoire des "neuf de Little Rock", ces quelques étudiants noirs qui, en 1957, ont cru qu'à la faveur de la décision de la Cour Suprême des Etats-Unis, ils pourraient étudier dans un lycée de blancs. 
L'expérience n'aura duré qu'un an. Une année d'une violence inouïe.

Même si il se base sur des faits ayant réellement existé, j'en profite pour re-préciser ici que Sweet Sixteen est bien une fiction
 Pour moi, le but n'était pas de réaliser un documentaire, ce qui aurait été particulièrement difficile dans le sens où il aurait été nécessaire que je recueille des informations sur chacun des neuf protagonistes et leur manière d'interagir (impossible à moins, peut-être, d'avoir été à leurs côtés à cette époque là). Ce que j'ai voulu faire, c'est retranscrire l'ambiance et le contexte particulier associés à cette page de l'histoire, en mettant en scène des personnages et des relations qui auraient pu exister. 
Et puis, même si l'année "vue par Molly" s'inspire de la biographie de Melba Petillo, je ne peux absolument pas prétendre savoir ce qu'elle ou ses compagnons ont vraiment ressenti pendant ces mois incroyablement difficiles. D'où le parti pris de mettre en scène des personnages avec des noms différents...dont j'ai pu inventer les caractères.  Par contre, pour ceux qui m'ont déjà posé la question, je peux vous assurer que je n'ai rien exagéré de l'opposition viscérale qu'a suscité cette tentative d'intégration. 

Aujourd'hui encore, plus d'un an après avoir terminé mes recherches pour l'écriture de ce roman, je reste sans voix devant la force de caractère qu'il aura fallu à ces neufs jeunes pour ouvrir la voie...mais aussi devant l'ouverture d'esprit dont ont fait preuve les quelques blancs qui les ont soutenu, à l'encontre de toutes les idées reçues depuis leur enfance, malgré les pressions diverses et les menaces de mort du KKK. 

Ces neufs étudiants noirs s'appelaient Minnijean Brown-Trickey, Elizabeth Eckford, Gloria Ray Karlmark, Melba Pattillo Beals, Thelma Mothershed, Ernest Green, Jefferson Thomas, Terrence Roberts, Carlotta Walls Lanier. La plus jeune d'entre eux n'avait que 12 ans. 

 

Les premiers avis de lecteurs/blogueurs/libraires/ma mère -hahaha/critiques recueillis ici : http://histoiresdelison.blogspot.com/p/sweet-sixteen.html


Image d'archive : Elisabeth se dirigeant vers le lycée central 


image d'archive : manifestation à Little Rock, contre la tentative d'intégration

image d'archive : les troupes d'Eisenhower escortant les étudiants


Une petite mise en bouche ? Vous pouvez feuilleter les premières pages en cliquant ci-dessous : 


jeudi 24 mai 2012

Interview

Hier, j'ai été interviewée par Gabriel de la Mare aux Mots.
Comment ça, vous ne connaissez pas son blog ? Allez hop, allez y faire un petit tour, et plus vite que ça.
Vous y trouverez des conseils de lecture, de musique, de films et même de sorties à faire avec vos nains. Et des interviews avec des vrais livres à gagner (ouaip, même).

Au cas où votre souris se soit subitement cassée et que vous ne puissiez plus cliquer sur le lien ci-dessus, je vous copie-colle l'article. En prime, vous y trouverez une chronique de mon adorable copine Sandrine Beau.

Bonne journée !

Les invités du mercredi : Annelise Heurtier et Sandrine Beau (+ concours)

L’interview du mercredi : Annelise Heurtier
Il y a peu de temps que je connais Annelise Heurtier et je n’ai pas encore lu beaucoup de ses livres mais Le carnet rouge a été une de mes meilleures lectures de ces derniers mois, un des livres qui m’a le plus marqué (à tel point qu’il y a peu je cherchais dans quel film j’avais vu une scène… en fait c’était dans Le carnet rouge, je voyais pourtant parfaitement l’image). J’ai demandé à Annelise Heurtier de répondre à quelques questions, ce qu’elle a fait avec énormément d’humour, vous allez vous régaler à la lire et je parie que vous aurez ensuite envie de lire ses livres… L’un de vous aura d’ailleurs la chance de gagner Le carnet rouge grâce aux éditions Casterman.
La mare aux mots : Parlez-nous de votre parcours
Annelise Heurtier
 : J’ai passé mon enfance et mon adolescence dans un gymnase. Dès 5 heures du matin, hop, étirements et cabrioles dans tous les sens, sous les aboiements féroces d’un entraîneur aux yeux injectés de sang. Et ensuite, un bol de riz avant de m’enfiler une journée d’école. Bon, d’accord, mon entraîneur n’avait pas les yeux injectés de sang à 5 heures du matin. Et je ne mange pas de riz au petit-déjeuner. Pour le reste, c’est (presque) vrai ! Ensuite, quand j’en ai eu marre de  tomber de la poutre, je me suis lancée dans un cursus tout ce qu’il y a de plus farfelu : bac S, prépa HEC et école de commerce. Et puis j’ai commencé à travailler !
La mare aux mots : Quels étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Annelise Heurtier : Comme beaucoup je crois, j’ai été marquée par Roald Dahl. Je connaissais notamment Les deux gredins sur le bout des doigts :  j’avais la version audio et je me passais la cassette en boucle (tout en faisant mes étirements, vous avez compris). Je l’ai d’ailleurs réécoutée il y a peu de temps – pas sur cassette, ma bonne dame – et ce qui est drôle, c’est que 25 ans après, je n’avais rien oublié. Les intonations de Claude Villers, sa manière de couper ou d’enchaîner les mots, tout était encore là, bien rangé dans un tiroir de ma tête.
La mare aux mots : Quels sont les auteurs qui vous ont inspirée ?
Annelise Heurtier : Plusieurs de mes éditeurs m’ont fait remarquer que mes romans8/10 empruntaient beaucoup au style du Petit Nicolas. Alors peut-être ! Bien entendu, sans avoir la prétention de comparer mes écrits à ceux de Goscinny.
La mare aux mots : Parlez-nous du Carnet rouge, comment vous est venue cette histoire de Kumari Royale ? Comment avez-vous travaillé sur le sujet ?
Annelise Heurtier : C’était pendant le tour du monde que j’ai effectué, quand j’avais 20ans. A Katmandou, en passant sous les fenêtres de la Kumari, le scénario m’a traversé la tête, en un éclair. L’histoire de Marie et Sajani se déroulait devant moi, je n’avais plus qu’à écrire… Non… j’aurais bien aimé (je raconte vraiment n’importe quoi !). En réalité, tout est parti d’un petit article de quelques lignes que j’ai lu sur… google actualités. C’est moins sympa que le tour du monde, c’est sûr ! Ensuite (parce que ça c’est vrai, le scénario m’est vraiment venu comme un éclair) j’ai effectué plusieurs mois de recherches, commandé des bouquins… pour que mon histoire repose sur des éléments solides et véridiques. Et puis je l’ai envoyée à Casterman… qui m’a répondu 5 jours après ! C’était juste avant Noël, je m’en rappelle très bien.
La mare aux mots : Vous habitez très loin de la métropole, n’est-ce pas difficile pour travailler avec des éditeurs français ?
Annelise Heurtier : Maintenant, non, parce que j’ai mon petit « réseau » d’éditeurs. Nous correspondons par mail et cela fonctionne très bien. Ils peuvent aussi m’appeler, à Tahiti, on a le téléphone^^. Après, il est certain que la distance rend le « métier » plus difficiledans sa globalité. Les interventions scolaires, les salons et autres invitations sont plus difficiles à mettre en place… surtout quand les organisateurs apprennent le coût du billet d’avion. Il y a même des prix littéraires pour lesquels j’ai été disqualifiée ! (ça devait être par pure jalousie :-) ). Mais on se débrouille : je suis par exemple en lice pour le prix du Gayant Lecture, et les organisateurs me proposent, si je suis lauréate, de me remettre le prix par webcam interposée (à 2 heures du matin !). J’adore l’idée !
La mare aux mots : Que pensez-vous de la littérature jeunesse actuelle ? Quels sont les livres que vous aimez lire à vos enfants ?Annelise Heurtier : J’avoue que je ne lis pas beaucoup, à part les albums que je choisis pour mes enfants qui sont encore petits (et aussi les livres des copines !). Alors je ne suis pas certaine d’avoir un avis très intéressant sur la première partie de la question :-). Sinon, les livres que j’aime lire à mes enfants (4 et 1 ans) ne sont pas forcément ceux que eux choisissent de prime abord. Genre :
Allez, on lit celui-là ?
- Oh non, je veux flash mac queen !
Non j’exagère. Mon grand se rallie quand même à mes choix (bien obligé, vu qu’il ne saitpas lire). J’apprécie les albums du Père Castor, qui permettent de discuter ensuite (L’enfant et la banquiseLa petite fille qui voulait voir le désertLe pinceau magiqueRafara). Je suis aussi très « livres-documentaires », surtout que l’on trouve actuellement des ouvrages très bien pensés, ouvrant les petits sur des questionnements philosophiques (l’amitié, la vie en société, la mort, le libre-arbitre…). Enfin, il y a beaucoup d’albums que je trouve superbes mais qui, à mon sens, ne conviennent pas à des enfants… Comme si l’auteur l’avait écrit sans s’imaginer le raconter à un enfant sur ses genoux (expression de mon éditeur). Au final, c’est un  peu de la littérature jeunesse pour adultes ! Ce qui n’enlève rien à sa légitimité.
La mare aux mots : Quels sont vos projets ?Annelise Heurtier : A part trouver une solution pour que ma gamine dorme plus de 5 heures d’affilée ? Plein de choses ! Je travaille en ce moment sur des corrections pour une série 7/9 ans qui sortira en 2013 chez un grand éditeur dont je tairai le nom. Elle me donne du fil à retordre ! Je bosse en parallèle sur un roman pour ados qui se déroule dans l’Amérique ségrégationniste des années 60. J’avance doucement car j’ai beaucoup de recherches à mener. En tous cas c’est passionnant. Et ahurissant. Au niveau des parutions, un livre CD sortira chez Benjamins Media à la rentrée de septembre. En 2013, à part la fameuse série dont je parlais plus haut, deux albums seront normalement édités dans de trèèèès chouettes maisons + un livre concept (collectif). L’un d’entre eux est une adaptation d’une nouvelle de Tolstoï dont la lecture m’a vraiment marquée. J’ai hâte de le voir mis en images.
Et j’espère que ce ne sera pas tout ! Plusieurs textes sont encore sur la pile « à lire » de certains éditeurs. A bon entendeur ! :-)
Sa Bibliographie
Merci infiniment à Annelise Heurtier d’avoir répondu à mes questions et surtout avec autant d’humour. Comme je vous le disais avant l’interview, grâce à la gentillesse des éditionsCasterman j’ai la joie de vous faire gagner le très beau roman Le carnet rouge (chroniqué ici). Et puisque dans ce livre on parle du Népal et qu’Annelise Heurtier habite à Tahiti ça me donne des envies de voyages… pour participer dites-moi en commentaire quel endroit du monde vous aimeriez visiter. Vous avez jusqu’à lundi 20H !
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La chronique de… Sandrine Beau
Comme tous les quinze jours Une fois par mois (deux nouvelles rubriques arrivent) un acteur de la littérature jeunesse qu’on aime dans La mare aux mots nous parle d’un livre qu’il a aimé. Cette semaine c’est Sandrine Beau qui s’y colle ! Merci à elle.
J’ai d’abord eu envie de parler d’un livre qui a été une grande claque… et puis non ! « Rions un peu, bazar! » me suis-je dit. On ne rit JAMAIS assez et moi j’aime ça plus qu’assez, me marrer, me fendre la poire, et même en pleurer de rire quand c’est trop bon.
Avec ce livre, c’est ce qui s’est passé : j’en pleurais, et même tellement, que j’avais peine à poursuivre la lecture. Ça vous est déjà arrivé à vous, de vous faire engueuler par vos enfants parce que vous rigolez trop et que « Mamaaaaaaaaan! Arrête! On ne comprend plus rien à l’histoire! » ? Moi oui !
Grâce à une petite merveille de drôlerie signé Xavier Laurent-Petit (qui soit-dit en passant fait partie de mes auteurs favoris) : « Ma tête à moi ».
Tout commence le jour où Janin va faire des courses avec son oncle Jean et où l’épicier les prend pour père et fils. A partir de ce moment-là, le petit garçon commence à se poser des tas de questions, parce que oui, il est le seul à être blond à la maison. Pour ressembler à son père, à son petit frère et à sa mère, Janin a une bonne idée : il va changer de couleur de cheveux.
Je ne peux pas vous raconter la suite parce que ce serait trop dommage. Mais je peux quand même vous dire qu’à la lecture des pages suivantes, vous allez vous esclaffer bruyamment (enfin si vous êtes normalement constitué !) parce que rien n’est simple quand on est un petit garçon et qu’on prend ce genre de décision!
Xavier Petit-Laurent réussit une jolie comédie sur l’angoisse de ses origines, un sujet qui aurait pu être lourd et qui n’est que sourires.
Bref, pour conclure : bonne poilade!
Ma tête à moi de Xavier-Laurent Petit, dans la Collection Mouche de l’École des Loisirs – à partir de 7 ans – 9,00 €
Sandrine Beau est auteure.
Sa bibliographie :
Retrouvez la sur son blog : http://sandrinebeau.blogspot.fr et en interview et En vacances avec… sur La mare aux mots.